Mort à son domicile de Tours le 20 février 1927, Abel Marinier, natif de Montrésor, légua à cette commune sa bibliothèque personnelle. Se composant, notamment, de livres édités par la maison Mame et d’ouvrages de la comtesse de Ségur, elle devait servir de base  à la création d’une bibliothèque destinée aux enfants selon les dernières volontés du testateur¹. Cette bibliothèque ne vit a priori jamais le jour.

L’inventaire après décès du 6 mai 1927 fournit une description succincte de cette bibliothèque à la mort d’Abel Marinier. Un premier lot, estimé à cent cinquante francs, contenait les documents suivants :

• 9 volumes de Jules Verne,
• 7 volumes d’Alphonse de Lamartine,
• 19 volumes de la collection de la Bibliothèque rose,
• 18 romans brochés,
• Les Misérables de Victor Hugo en 5 volumes,
• 11 volumes édités par la maison d’édition tourangelle Mame,
• 11 volumes de l’Histoire de la Révolution française de Louis Blanc.

Un dernier lot, jugé sans valeur, n’a pas été décrit.

La bibliothèque personnelle d’Abel Marinier se trouve à présent à la mairie de Montrésor – peut-être s’y trouve-t-elle depuis 1931, date à laquelle l’héritage d’Abel Marinier fut réglé² ? Le fonds actuel ne correspond plus tout à fait à la description qui en a été dressée il y a près d’un siècle. Si les ouvrages de la maison Mame, de la bibliothèque rose, d’Alphonse de Lamartine et de Victor Hugo nous sont parvenus intégralement, d’autres sont aujourd’hui manquants. Un livre de Jules Verne a disparu tandis qu’il ne reste plus que les deux premiers volumes de l’Histoire de la Révolution française de Louis Blanc. Les romans brochés manquent également.

L’intérêt de cette petite bibliothèque réside dans sa double thématique :

• L’histoire de l’édition locale par la présence d’ouvrages de la maison Mame, complétés par 12 volumes de La Revue Mame,
• L’histoire des livres jeunesses par la présence de livres de prix, comme l’attestent les étiquettes collées sur leur contreplat supérieur, et d’ouvrages appartenant à la collection de la bibliothèque rose.

 

En hommage à ce donateur, la municipalité de Montrésor a choisi d’attribuer le nom d’Abel Marinier à l’une des rues du village.

1. Archives départementales d’Indre-et-Loire, EDEP 157/L 13, Inventaire après le décès de monsieur Marinier (1927-1928), n. p. Cet inventaire reprend les termes de deux testaments olographes rédigés le 23 mai 1925. [↩]
2. Archives départementales d’Indre-et-Loire, EDEP 157/L 13, Modèle de demande de fondation à rendre à Me Galichon [↩]

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